PRATIQUE DE LA PSYCHOTHERAPIE
1) Rappelons les orientations syndicales du PSY’G qui conditionnent nos actions et justifient clairement votre adhésion à notre syndicat professionnel en tant que praticien de la psychothérapie.
Comme vous le savez, en plus des missions statutaires exigibles de tout syndicat professionnel (étude et défense de vos droits, de vos intérêts matériels, économiques, moraux et sociaux), il appartient expressément au PSY’G de préserver et de développer :
- votre liberté de formation professionnelle et d’exercice de la psychothérapie (conditions de pratique, libre choix des méthodes, libre choix garanti aux praticiens et au public),
- l’indépendance, la pluralité des courants, et l’évolution de la psychothérapie.
Ces idées fondatrices sont les « fondamentaux » du PSY’G et font l’objet depuis 1966 d’un travail, établi, maintenu, reconnu.
Ces principes sont soutenus et affermis par notre engagement, dès la première heure, pour la défense et le développement de l’exercice libéral réunissant les conditions d’une bonne pratique de la psychothérapie :
- secteur professionnel de liberté, d’indépendance, de responsabilité, de compétence,
- lieu de proximité, de disponibilité, de confidentialité, espace humanisé, personnalisé, garantissant l’éthique, préservant l’indispensable secret professionnel.
Nous le savons, le constatons, la pratique en cabinet libéral correspond tout particulièrement à l’exercice de nos activités professionnelles et c’est dans ce cadre unique que nos méthodes produisent particulièrement leur effet.
C’est pour ces raisons que depuis sa fondation le PSY’G s’est engagé et a permis la création, le développement, et la dynamique du mouvement syndical des professionnels libéraux du secteur de la psychologie, psychothérapie, psychanalyse.
C’est ainsi que le PSY’G, actif dès 1966 au sein d’organismes professionnels libéraux, devint :
- Membre fondateur en 1977 et Membre du Comité directeur de notre grande confédération syndicale représentative : l’Union nationale des professions libérales (UNAPL),
- Membre fondateur en 1993 et Administrateur du Fonds interprofessionnel de formation des professionnels libéraux (FIF-PL), le PSY’G siégeant au sein du Conseil d’administration,
- et que nous participons aux travaux du Conseil européen des professions libérales (CEPLIS) à Bruxelles.
2) Le PSY’G, par ses actions, a réussi à contribuer à la préservation et au maintien des fondamentaux de l’exercice de la psychothérapie en pratique libérale, c’est-à-dire à contrer les tentatives d’immixtions des gouvernements successifs cherchant à définir, encadrer, orienter, réglementer, médicaliser. Le PSY’G a déjoué dans notre secteur d’exercice libéral l’instauration d’une psychothérapie d’Etat.
Ainsi « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ! ». Car rien n’étant acquis, le PSY’G a poursuivi, surpassé ce précepte, il n’y a jamais dérogé en près de cinquante ans d’existence et d’actions, entraînant dans sa ligne fondatrice des organismes de psychothérapie qui se créèrent à sa suite et desquels le PSY’G fut, pour certains d’entre eux, membre fondateur (FF2P, AFFOP,…).
Sur le plan européen, le PSY’G a été précurseur et moteur. Notre syndicat est le premier signataire pour la France de la Déclaration de Strasbourg sur la psychothérapie (1990) et, en autres adhésions et actions auprès d’organismes européens, la première organisation à avoir siégé et représenté la France à l’Association européenne de la psychothérapie (AEP) à Vienne après avoir été membre fondateur d’une association de même type à Bruxelles (1992).
3) Le long épisode mouvementé de la réglementation « Accoyer » vidant de son contenu le titre de psychothérapeute (en réalité devenu celui de « psychopathologue » d’Etat), entretenant à partir de 1999 une intense bataille syndicale de plus d’une décennie, n’a heureusement pas ébréché nos principes et nos convictions et a ouvert nos activités professionnelles au nouveau nom de métier de psychopraticien. Car la formation et la pratique de la psychothérapie se trouvant en danger, il fallait cette fois encore, réagir et reprendre la main.
Psychopraticien : ce nom de métier psychopraticien a été, après une longue concertation, adopté par les quatre principaux organismes de la profession en faveur des praticiens de la psychothérapie (deux syndicats : le PSY’G et le SNPPsy et deux fédérations : l’AFFOP et la FF2P). Il constitue donc un bien commun. Nous apprécions cette désignation « métier » qui fait entendre une identité, des savoirs, un savoir-faire, un savoir être, un apprentissage continu par la formation, la pratique et l’expérience, le respect d’un code de déontologie.
Ainsi donc psychopraticien a été appelé à devenir le nom de métier de tous les praticiens de la psychothérapie (quel que soit leur titre initial : psychothérapeute, psychologue, psychanalyste…) :
- voulant continuer à respecter les critères de formation, de pratique et de qualification qui fondèrent notre activité il y a près de cinquante ans (rappelons que le premier agrément professionnel et l’initial code de déontologie de praticien de la psychothérapie furent créés par le PSY'G en 1966),
- ne se reconnaissant pas dans la réglementation du titre de « psychothérapeute » telle qu’imposée par le décret n° 2010-534 (il n’y est demandé, pour faire usage du titre réglementé, qu’une formation universitaire en psychopathologie sans obligation d’une formation complète en psychothérapie, sans obligation d’un travail psychothérapique ou analytique personnel, ce texte s’inscrivant en outre dans une évidente orientation paramédicale).
4) Les principes maintenus par le PSY’G
Pour protéger et développer la liberté de formation et d’exercice, pour soutenir et accroître l’indépendance, la pluralité, l’évolution de nos méthodes et de notre métier, les praticiens du PSY’G ont su se comporter en professionnels responsables qui s’assument sans avoir recours à quelque tutelle ou mentor providentiel.
Nous n’avons pas en effet à nous placer sous les « bons » auspices de ceux souhaitant une psychothérapie sous dépendance et vidée de son sens. Car, forts de cette allégeance, ils auront tôt fait de mettre la main sur notre activité professionnelle.
On sait par exemple et par expérience que proposer une réglementation à l’Etat est la plus simple façon de travailler contre nous-même si une majorité de députés et sénateurs ne partagent pas (ou peu) nos points de vue. Cette proposition sera très aisément, à coup d’amendements parlementaires, altérée, transformée, détruite. Nos plus solides et valeureux arguments se retourneront contre nous. Sans compter la défaillance de quelques « alliés » laborieusement acquis, qui nous lâcheront sous la pression de leur autorité, politique ou autre.
Praticiens de la psychothérapie, nous avons appris à nous assumer car, ayant travaillé sur nous-mêmes, condition indispensable à l’exercice de la psychothérapie, ayant acquis une véritable formation théorique et pratique faisant l’objet d’un perfectionnement continue que nous affirmons, nous ne ressentons ni la nécessité, ni le besoin de protection, de soutien, d’autant que nous exerçons pour la plupart sous un statut d’indépendant, en pratique libérale. Ceci constitue notre identité, notre essence même, de praticien de la psychothérapie.
Notre liberté de choix de pratique, des méthodes, du lieu d’exercice, du montant de nos honoraires, constitue pour nous et nos clients une liberté qui n’existe pas ailleurs.
Hors ces conditions, comment pourrait s’accomplir un travail psychothérapique ?